Radio République

[Albrecht Ackermann]

Radio République est la radio lancée par Albercht Ackermann en utilisant les moyens réquisitionnés par le Gouvernement Provisoire, par ce biais, le Gouvernement Provisoire peut s'adresser à la Nation.

Hadrianiens, Hadrianiennes,

Vous savez que depuis le cessez-le-feu, des troupes factieuses et des forces malveillantes se mettent en marche dans l'ombre pour négocier avec l'ennemi et le Royaume dont les sanglants méfaits ne sont plus à apprendre à personne. Face à cet oiseau de malheur, des pans entiers de républicains d'opérette et de traîtres en puissance, ce sont accordés pour dire que nous devrions nous soumettre aux opportunismes monarchistes qui nous réclame la paix et qui veulent imposer un autre souverain et quelques mesurettes pour calmer l'ardeur révolutionnaire qui couve dans notre pays. L'Hadrianie devrait redevenir la terre des monarques, de la noblesse et de l'arrièrisme que nous connaissions sous Herri Ier avec pour seul changement le souverain ? Ainsi les traîtres qui ont massacré hommes, enfants et femmes, qui ont utilisé la Constitution pour endormir le peuple et sitôt qu'il semblait assez assoupi, ont tenté de reprendre ce qu'ils avaient offert, ces traîtres devraient être remis sur le trône et les offrandes ridicules redistribuées jusqu'à la prochaine hégémonie monarchiste qui nous retirera comme elle l'a fait, ce que nous croyions avoir acquis ?

L'heure n'est pas à la soumission à un pouvoir défaillant et chancelant qui peut être anéanti si nos efforts continuent, la monarchie peut disparaître et ses maux peuvent être combattus et apaisés pour que nous connaissions un véritable essor républicain et moderne et socialiste dans le pays, nous pouvons renverser la table et prendre en main nos lendemains. Dire que tout doit s'acquérir par le travail et non par la naissance, industrialiser le pays pour offrir aux ouvriers et aux paysans des revenus plus confortables et du repos supplémentaire. Les têtes couronnées sont en déroute et nous supplient à deux genoux, ce ne sont pas des invectives qu'elles ordonnent, ni des oukases, ce sont des prières et des plaintes, les ont-ils écouté les nôtres quand deux cents ouvriers croupissaient au fond des mines ? Ils ont utilisé leur dernière force pour mener une bataille gagnée de peu, nos forces vives se ragaillardissent chaque nouveau jour et chaque fois que le soleil se lève sur l'Hadrianie, nous sommes corroborés et notre main n'a de cesse de s'empuissancer.

La lâche pitié qui pousse aujourd'hui les traîtres à montrer leur visage et à réclamer la paix quand les revendications populaires pourraient aboutir à une amélioration concrète de la vie de tout un chacun, cette lâcheté et cette bassesse doivent être prises et comprises comme telles, non comme des sentiments d'humanité ou du romantisme névrosé. La seule chose qui pousse les membres modérés du Gouvernement Provisoire à refuser de continuer la guerre, c'est parce qu'ils savent que si nous continuons, nous la gagnerons et l'Hadrianie deviendra demain, un laboratoire inouï d'expériences sociales qui inciseront à jamais le progrès et la modernité dans nos chairs de prolétaires d'un temps ancien. Nous avons un siècle de retard sur le monde, quand nous l'aurons rattrapé nos modérés cesseront d'avoir de l'importance et le socialisme nous apparaîtra comme la seule voie satisfaisante de cheminement pour l'avenir. L'égalité entre tous et toutes, la liberté et la solidarité seront les phares de notre développement et le socialisme sera la lunette de laquelle nous verrons cette lumière et qui nous y conduira jusqu'à sa chaleur. Voilà ce que veulent à tout prix conserver les Csongor et les Branec. Ces vautours veulent au prix de notre modernité et de notre développement, conserver les quelques îlots épars de pouvoir qu'ils peuvent encore se mettre sous les serres tant que nous n'aurons pas mené notre pays dans la grande marche du monde, au sein du mouvement international de développement que connaissent les autres nations, dans laquelle nous avons des décennies de retard.

C'est dans cet attardement que la prétendue modération républicaine nous embourbera, en taisant les velléités révolutionnaires qui sont plus que bienvenues et plus que nécessaires pour faire de l'Hadrianie, une nation moderne dont les femmes, enfants et hommes ne soient plus enchaînés à leur travail, en manque d'éducation et de formation, à l'écart des grandes réalisations techniques et technologiques, enfermés dans cette bulle d'où ne lui parviennent plus toutes ces choses que le monde peut lui offrir de meilleur. Nous avons perdu notre ouverture au monde à cause de la monarchie, nous perdrons notre possibilité de changer le cours de l'Histoire et d'offrir à notre pays ce qui lui a manqué et ce qui a permis l'aliénation de millions de prolétaires et paysans, nous perdrons tout cela, si nous suivons les conseils des républicaines d'opérettes, traîtres en col blanc qui pendant que vous retournerez à vos chaînes et vos carcans, mangeront des oeufs de caille et des rumsteak dans leurs maisons bourgeoises et bien chauffées.

Ne lâchons pas notre effort à si peu d'instants du triomphe, citoyennes, citoyens d'Hadrianie, ne rompez pas les rangs, ne désarmez pas, refusez d'obéir aux ordres de vos traîtres ! Prenez les armes, reprenez-les et continuons la bataille qui nous délivrera des forces réactionnaires et coercitives que nous souffrons depuis trop de temps déjà. La guerre n'est pas finie, les traîtres et les monarchistes, dont le sang est incrusté jusqu'aux coudes, ont gagné les dernières batailles, mais nous gagnerons les décisives ! Refusons la paix monarchiste, battons-nous pour que nos revendications ne soient pas laissées lettre-morte. Vous êtes sortis des usines, vous avez accepté des sacrifices énormes ! Pour quoi ? Pour qu'on s'arrête alors que nos revendications n'ont pas abouti ? On vous a mis la poudre aux mains pour finalement vous remettre votre fardeau ? Il ne sera pas dit qu'il en sera ainsi.

Vive la Révolution ! Vive l'Hadrianie ! Vive la République !

[Albrecht Ackermann]

En vue de la fin de la campagne pour le référendum, Albrecht voulait absolument s'adresser une dernière fois à la nation et l'avertir de la suite des événements.

Hadrianiens, Hadrianiennes,

Face à la possibilité d'obtenir par les élections ce que nous n'aurions en autre situation n'obtenir que par la guerre, les communistes d'Hadrianie ont pris la décision de fonder le Parti Communiste Hadrianien afin de défendre les valeurs du Peuple et d'obtenir une République qui ne se prostitue pas aux volontés impérialistes et bourgeoises des classes dominantes qui ne travaillent que dans leur propre intérêt. Nous sommes ceux qui délivreront le pays des forces hideuses et des pouvoirs obombrés qui planent sur nos plaines. Contrairement aux mensonges proférés par les monarchistes qui n'ont plus que cela à quoi se rattacher, les communistes arrivés au pouvoir ne vous voleront pas vos libertés ! Ceux qui ont bafoués vos droits, ceux qui ont violé votre liberté et ceux qui vous ont oppressé des siècles durant ce sont eux, qui derrière le Général Hauptmann veulent vous appeler à choisir une tyrannie connue face à une démocratie nouvelle.

Vous savez également que nous ne serons pas les chiens de Novgrad, nous ne deviendrons pas l'avant-garde de nul autre pays et si la République Populaire Socialiste d'Hadrianie était proclamée demain, nous devrions faire de grands efforts avec l'aide de nos alliés, pour construire une voie socialiste à la Hadrianienne. Vous savez tous que les communistes ne sont pas des dogmatiques, ni des chiens, ils sont des pragmatiques et tout communiste du monde entier saura qu'on ne peut appliquer pareille politique dans un pays nordique industriellement avancé et dans un pays plus au Sud où l'industrie est à ses balbutiements. Nous appliquerons notre vision du socialisme en Hadrianie et celle-ci ne pourra être la même que celle qui a été commencée à Novgrad, il y a cinquante ans en pleine guerre civile. Et massacrer les riches égoïstes n'a jamais été au programme du Parti Communiste d'Hadrianie, pas plus que celui de Novgrad, la seule chose que nous avons en commun, c'est notre amour de la liberté et de l'égalité, ces deux valeurs et vertus qui font défaut à notre pays quand c'est un monarque soutenu par l'Armée qui gouverne. Quand les criminels en col blanc et les bouchers en uniforme sont liés pour dominer la nation.

C'est d'ailleurs, d'un rire jaune, que j'ai accueilli le discours qui m'a été rapporté du Général Hauptmann, un milicien infâme qui défendait la liberté de pensée tandis qu'à son discours, des militaires s'occupaient de ce que personne ne puisse manifester une seule contradiction ou faire une seule contrariété à l'orateur. Ainsi, les chiens de la bourgeoisie osent proclamer à son de trompe, que la tyrannie républicaine c'est interdire les opinions de la majorité alors que celui qui porte ces mots, encadre la foule par le fusil pour les maintenir en obéissance et en soumission. Je le dis et l'annonce, ceux qui auront des idées différentes de la république socialiste seront libres de les exprimer, ce n'est que par l'expression complète et totale de toutes les opinions que la meilleure voie pour l'avenir de notre pays se fera entendre par les échos répétés de tous ceux qui en auront fait leur credo. Quand cent mille voix diront "nationalisations", nous nationaliserons. Quand cent mille voix chanteront "redistribution", nous redistribuerons. Quand cent mille voix entonneront "éducation", nous éduquerons. Voilà la loi de la démocratie socialiste, voilà la loi de la république populaire.

La seule peur de la monarchie serait de voir quelqu'un d'autre gouverner. Quand ils vous parlent de la grandeur de l'Hadrianie, ils mentent. C'est la voix des oppresseurs qui sous le badigeon patriotique, légitiment votre exploitation. Un pays que son voisin a bloqué du monde extérieur des décennies durant, n'est pas une grande puissance. Un pays qui n'a que des photos argentiques à l'heure où la vidéo est en couleur dans les pays pauvres, n'est pas une grande puissance. Un pays sans industrie à l'heure où des avions sont ailleurs capables de transporter 1000 passagers, n'est pas une grande puissance. Toute notre puissance, il nous la reste à conquérir, toute notre fierté, il nous la reste à acquérir, toute notre dignité, il nous la reste à obtenir. Voilà ce que sera la démocratie socialiste, voilà ce que sera le république populaire.

Vive la Révolution ! Vive l'Hadrianie ! Vive la République Populaire Socialiste !

[Albrecht Ackermann]

Hadrianiens, Hadrianiennes,

La Parti Communiste dénonce le discours tenu par le Maréchal Brogenberg sur la place Podeba qui ressemblait davantage au discours d'un Chef d'Etat-Major à ses soldats, qu'à l'intervention d'un démocrate face à ses concitoyens. Nous dénonçons l'attitude hypocrite de ce gouverneur qui durant la guerre n'a rien fait pour reconstruire les maisons détruites, pour soulager les conditions de vie de ses compatriotes, à l'encontre du gouvernement provisoire qui sous l'impulsion des communistes est parvenu à industrialiser les campagnes pour accroître significativement la production agricole, réduire l'effort nécessaire passé aux champs et pour rendre les productions plus simples et plus rapides pour les ouvriers. Il est infâme pour un homme qui a plus utilisé de poudre à tirer ses contradicteurs que d'effort à soulager les maux de celles et ceux qui étaient assujettis à son régime, il est infâme pour cet homme-là, d'oser parler du prix de la guerre et du chaos, alors qu'il n'a jamais tenté une seule fois d'apaiser ce chaos et ses conséquences.

Je réprouve son allocution mensongère de propagande idéaliste qui tend à la négation du matérialisme historique et vise à tromper l'électeur. En niant les réalités matérialistes de notre monde, Brogenberg tente de faire croire à nos compatriotes à une grandeur nationale fondée sur le dirigeant à sa tête. Mais tous mes concitoyens savent et sauront à jamais, que la grandeur d'un pays n'est qu'un mirage et que le dirigeant de ce pays, n'est qu'un homme parmi d'autres dont le caractère est dissocié de sa nation. Un grand roi ne fait pas une grande nation. Un grand peuple fait une grande nation. Comment expliquez sinon que lorsque nos rois actuels et passés se vautraient dans l'or, nos paysans, nos travailleurs et nos femmes vivaient dans pareille misère qu'ils mourraient avant d'avoir cinquante ans dans des situations où la maladie en faisait des condensés de souffrance et d'horreur. Ils vous parlent de grandeur en vous rappelant les moments les plus terribles de vos histoires, c'est cela que vous voulez faire connaître à vos enfants ? Toute la bassesse, l'ignominie et la soumission qu'auront connu vos grands-parents et vos arrière-grands-parents ? Pouvez imaginer que l'avenir soit pire que votre passé ?

Avez-vous oublier les valeurs propagées par la monarchie ? Avez-vous entendu dans ce discours quand le Maréchal parlait de l'hérédité de la couronne, de la continuité monarchique ? Un fils de roi sera un roi. Et vous, Hadrianiens, Hadrianiennes, demain mes concitoyens, mes concitoyennes, aujourd'hui mes frères et mes soeurs, vous, qui êtes-vous et moi-même avec vous, qui sommes nous ? Nous sommes des fils de bourgeois ? non ! Nous sommes des fils de gens qui mangent à leur faim, qui boivent clair et travaillent dignement ? Non ! Nous sommes des enfants du prolétariat, du travail difficile et de l'exploitation. Et si la monarchie se perpétue, si l'hérédité sociale se perpétue, c'est notre histoire que nous perpétuons et notre histoire, chers amis, c'est avant tout notre souffrance.

Le Maréchal a parlé de ces pays qui ont choisi la monarchie à la république quand ils en avaient le choix. Ces peuples sont-ils les plus libres, les plus sains, et les plus heureux ? Non ! Parmi les peuples qui ont choisi la monarchie constitutionnelle, lesquels sont les plus heureux, les plus libres et les plus sains ? Ce sont les peuples gouvernés par des communistes. Le Saphyr en est le meilleur exemple, oui ils sont une monarchie parlementaire, mais ils sont dirigés depuis presque 10 ans par des communistes, de valeureux républicains qui ont offert un cadre républicain à la monarchie qui n'a plus grand-chose à voir avec la nôtre ou avec celle que voudrait appliquer nos oppresseurs. Nous autres, républicains et communistes d'Hadrianie, nous voulons voir émerger un état qui ne sera plus celui de l'oppression et du déterminisme social, nous ne voulons plus que les enfants d'agriculteurs soient fatalement contraints de vivre comme vivait leur grand-parent. Nous ne voulons plus que les enfants de travailleurs finissent à faire le métier de leur père. Nous ne voulons plus que les filles ne deviennent que des femmes au foyer. La moitié de la population connait l'oppression dans sa propre famille alors que ce devrait être une immense solidarité de classe qui devrait s'observer.

Les monarchistes veulent perpétuer cette domination des hommes sur leurs femmes pour qu'ils continuent de jouir de ces parcelles de goût de la bourgeoisie, s'en complaisent et divisent les luttes. L'ivrognerie, l'abrutissement par les drogues, le tabac, tout cela sont les outils du capitalisme et du monarchisme pour tenir en servitude et en dégénérescence ses sujets. L'esprit sain n'a jamais plus eu besoin d'un corps sain qu'aujourd'hui pour résister face aux assauts incessants de ceux qui veulent nous faire souffrir. Face à cela, nous avons des alliés qui sauront nous aider à l'émancipation. L'Internationale Communiste et l'Union de Novgrad en première ligne, nous aiderons à nous industrialiser et à combattre les fléaux sociaux que sont l'alcoolisme, la violence contre les femmes et les enfants, le tabagisme, tout ce qui est encouragé par les pouvoirs de l'argent et de la réaction car cela sert leurs intérêts de classe productrice et possédante. Nous, communistes, défendons l'intérêt de notre classe. Pour une production qui est devenue sociale puisque notre industrie développée durant le guerre utilise le travail de centaines d'hommes, nous voulons une propriété sociale et non pas de propriété privée. Si vous votez lors du référendum pour la monarchie, tout le travail collectif sera soumis à la propriété privée. Vous serez dépossédés de ce que vous produisez, même nos grands-parents n'avaient pas cette aliénation et ce qu'ils produisaient de leur main leur appartenait. Maintenant que l'on produit à deux cents mains, la production doit appartenir à tous, ce n'est que comme cela que la société pourra devenir meilleure. A quoi cela vous servira, miséreux que vous êtes, de vivre dans un grand pays ? Sans l'égalité, la grandeur d'une nation n'est rien !

Hadrianiens, Hadrianiennes, au nom des intérêts supérieurs de la Nation, de votre Nation et non de celle des généraux, je vous demande de voter pour la République, pour que l'Etat qui émergera de ce référendum soit votre Etat et non celui du Maréchal et du Roi. Pour que l'Hadrianie suive la voie de notre chemin du socialisme, votez pour la République. Pour la solidarité nationale, pour l'industrialisation du pays, l'électrification, les grands travaux qui donneront, sa vraie grandeur, celle qui se voit au travers de sa plus miséreuse population, jouissant de l'abondance et non qui se regarde à travers les peintures mensongères d'un héroïsme suranné, pour cette grandeur qu'on verra à travers votre bonne santé et non celle de votre souverain pendant que vous crevez la gueule ouverte, pour cette grandeur de modernité et non d'archaïsme, de confort et non de labeur, d'égalité et non de rivalité, votez pour la République !

Vive l'Hadrianie !

[Albrecht Ackermann]

Hadrianiens, Hadrianiennes,

La Parti Communiste dénonce et réprouve le Coup d'Etat militaire des monarchistes en Hadrianie.
Nous combattrons la loque immonde avec la même force que nous l'avons combattu hier.

Vive l'Hadrianie !

Cet extrait était placé à diverses reprises au cours de la journée entre divers programmes neutres, musicaux ou qu'importe.

[Ulrich Hauptmann]

Suite à la publication du décret de déclaration d'urgence, des gendarmes vinrent au siège de Radio République pour les informer du retrait de leur radio des ondes.